La forêt où j'ai pied
Le passé et le présent se mêlent dans La forêt où j’ai pied. Dans l’Avant (interprété par Mathilde Toussaint), on rencontre une jeune femme pleine d’angoisse, victime de pression de la part de sa famille et plus largement de la société. Son non-désir de maternité est confronté au désir plus fort d’un homme qui en décide autrement. À la suite de cet événement traumatique, elle décide de rejoindre la forêt, de disparaître pour mieux ressusciter. Là commence l’Après (interprété par Cécile Dubout), une vie dont seule elle peut décider de la trajectoire.
À l’origine de cette pièce, on retrouve Manon Fattal, cofondatrice de la compagnie Nourhizomes et étudiante dans le Master Approche Critique des Arts de la Scène à l’Université de Strasbourg. Elle aborde à travers ses textes les questions d’identité, d’exil et de traumatisme générationnel. Le projet a été mené en grande partie en non-mixité, ce qui a offert aux comédiennes et metteuses en scène un espace de réflexion autour des questions des violences sexuelles et de maternité. Malgré les thèmes très sombres qu’elle aborde, la pièce est pleine de poésie. Les scènes ont été pensées comme des tableaux au sein desquels on retrouve des inspirations de l’expressionnisme allemand, mais aussi des représentations religieuses de la Renaissance. La figure de la Pietà permet notamment une réflexion sur l’immaculée conception et le désir de maternité, ou plutôt sur son non désir, car c’est bien de ce sujet souvent tabou dont il est question dans la pièce.